Penser vite : Quand l'intuition n'est pas si mauvaise, selon son plus grand détracteur
Nous nous fions à notre intuition pour tout, qu'il s'agisse de choisir des options dans un restaurant ou de faire des choix de carrière très importants. Les sciences du comportement ont toutefois donné une mauvaise réputation à l'intuition. Au fil des ans, la littérature sur les biais cognitifs et les heuristiques a catégorisé les nombreuses façons dont nos impulsions nous conduisent à commettre des erreurs fréquentes et prévisibles.
La science du comportement consiste à décortiquer les décisions humaines et à comprendre ce qui motive nos choix sous la surface. Depuis les premiers travaux de Daniel Kahneman sur les erreurs cognitives, nous avons célébré les choix délibérés comme une panacée pour les problèmes qui découlent de nos facultés de décision imparfaites. Les directives classiques consistent à étouffer notre intuition et à évaluer un choix dans le contexte d'informations extérieures objectives : prendre en compte les taux de base, vérifier ses a priori, considérer les motivations sous-jacentes, puis prendre une décision.
Cependant, nous ne pouvons pas toujours nous arrêter et réfléchir à nos choix avant qu'ils ne se produisent. Nombre de nos préjugés nous font gagner du temps et de l'énergie, ce qui nous permet de gérer un monde en constante évolution.
Le mot "choix" évoque des scénarios où l'on a le temps d'examiner plusieurs options, d'effectuer une sorte de calcul et d'en ressortir avec une préférence. Mais qu'en est-il des décisions que nous prenons et qui ne ressemblent pas vraiment à des choix ? Lorsque nous suivons notre instinct, nous pouvons avoir l'impression d'être attirés par une certaine option, et le processus de prise de décision devient alors une sorte de contrôle du trafic. Devons-nous suivre cette impulsion ou la réfréner ?
References
- Kahneman, D. et Klein, G. (2009). Conditions for intuitive expertise : a failure to disagree. American psychologist, 64(6), 515.
About the Author
Nathan Collett
Nathan Collett étudie la prise de décision et la philosophie à l'Université McGill. Les expériences qui influencent son esprit interdisciplinaire comprennent une bourse de recherche au sein du Groupe de recherche sur les études constitutionnelles, des recherches à l'Institut neurologique de Montréal, un programme d'architecture à l'Université Harvard, une fascination pour la physique moderne et plusieurs années en tant que directeur technique, coordinateur de programme et conseiller dans un camp d'été géré par des jeunes sur l'île de Gabriola. Un prochain projet universitaire portera sur les conséquences politiques et philosophiques des nouvelles découvertes dans le domaine des sciences du comportement. Il a grandi en Colombie-Britannique, passant à peu près autant de temps à lire qu'à explorer le plein air, ce qui lui a permis d'acquérir une appréciation durable de la nature. Il privilégie la créativité, l'inclusion, la durabilité et l'intégrité dans tous ses travaux.