Chaîne de commandement

La chaîne de commandement est une structure hiérarchique, que l'on trouve généralement dans les armées ou les entreprises, dans laquelle chaque personne rend compte directement à une seule figure d'autorité qui se trouve plus haut dans la chaîne. Dans ces situations, ceux qui sont en haut de la chaîne ont le droit de donner des ordres à ceux qui se trouvent juste en dessous d'eux dans la chaîne. Dans un scénario idéal, cet ordre n'est jamais perturbé.

Portée du contrôle : Le nombre de personnes qui dépendent d'un responsable spécifique.

Structures organisationnelles plates : Un seul manager gère de nombreux employés, ce qui offre une large marge de manœuvre. Ce type d'organisation se traduit par l'absence ou la quasi-absence de cadres intermédiaires, car les managers ne peuvent pas surveiller tout le monde en permanence, et laisse donc beaucoup de place à la créativité et à la liberté des employés.

Structures organisationnelles verticales : Lorsqu'un manager ne gère qu'un petit nombre d'employés, ces derniers sont soumis à un contrôle étroit. Ces organisations se traduisent par plusieurs niveaux d'encadrement intermédiaire, car leur supérieur peut les superviser en permanence, et les employés n'ont donc guère de possibilités de créativité ou de liberté.

Unité de commandement : L'idée que les travailleurs ne doivent rendre compte qu'à un seul patron, afin d'éviter la confusion qui peut survenir lorsqu'un employé reçoit des ordres différents de plusieurs patrons.

Organisations matricielles : Les organisations qui ne fonctionnent pas selon la chaîne de commandement, dans lesquelles les employés travaillent sous l'autorité de plusieurs chefs.

Chaîne scalaire : L'idée que l'autorité et la responsabilité s'écoulent, une à une, sur une ligne verticale allant du sommet de la chaîne de commandement jusqu'à la base.

L'idée de la chaîne de commandement remonte à la révolution industrielle, lorsque les environnements de travail en pleine expansion disposaient de moins d'informations et d'options de communication, et nécessitaient donc une méthode de communication plus rationnelle. À cette époque, la pensée de la chaîne de commandement a gagné en popularité, en particulier dans l'armée, où l'autorité était concentrée entre les mains de quelques individus au sommet.

Dans son ouvrage de 1916 intitulé General and Industrial Management, l'ingénieur français Henri Fayol a présenté quatorze principes de gestion. Ces principes illustrent l'idée de Fayol selon laquelle une organisation efficace exige que chaque personne au sein d'une organisation ne rende compte qu'à la figure d'autorité qui lui est directement supérieure. Fayol a proclamé que cela était nécessaire pour fournir au superviseur une position d'autorité claire et pour éviter que l'employé ne reçoive des ordres contradictoires de plusieurs figures supérieures (son principe de l'unité de commandement).

Bien que Fayol comprenne qu'il existe des circonstances dans lesquelles la chaîne de commandement peut ne pas être dans l'intérêt de l'entreprise, il estime qu'il est erroné d'abandonner la chaîne de commandement sans raison valable. Fayol a même inventé le terme "gangplank" pour désigner une situation dans laquelle les communications en dehors de la chaîne de commandement sont autorisées, avec la conscience et le consentement de chacun.

Le sociologue allemand Max Weber, qui n'est né que vers la fin de la révolution industrielle, a également remarqué que les entreprises se développaient et a étudié les problèmes découlant de ce changement. Weber admirait la bureaucratie pour ses hiérarchies clairement définies, conformes à la chaîne de commandement, et a proposé son infiltration dans les lieux de travail modernes. Weber pensait que la chaîne de commandement pouvait être une solution efficace à la désorganisation et au chaos que les organisations en pleine croissance connaissaient à l'époque.

Aujourd'hui, à une époque riche en informations et en possibilités de communication, la chaîne de commandement n'a plus le même visage qu'à l'origine. Pourtant, elle peut avoir des effets à la fois positifs et négatifs sur les lieux de travail modernes.

D'une part, la chaîne de commandement garantit des relations hiérarchiques claires, de sorte que lorsque les employés ont un problème ou une question, ils savent généralement à qui s'adresser. Cela permet de rationaliser la communication de manière ordonnée et d'éviter que les employés ne posent des questions à une salle remplie de personnes incapables de leur fournir des réponses. De cette manière, la chaîne de commandement empêche également les employés de recevoir des instructions contradictoires de la part de différentes figures d'autorité. Alors que le fait de s'adresser à deux ou trois patrons peut donner lieu à des réponses opposées, le fait de savoir à qui s'adresser pour obtenir un retour d'information signifie que vous obtiendrez une réponse unique que vous devriez pouvoir mettre en œuvre efficacement.

Si la chaîne de commandement accroît l'efficacité de la communication, elle peut aussi parfois entraver la rapidité de la prise de décision si les actions dépendent de la réponse d'une seule personne. Dans la plupart des cas, il est considéré comme non professionnel de s'adresser à la patronne de son supérieur pour obtenir des éclaircissements - cette action perturbe la chaîne de commandement et sape l'autorité de votre supérieur. Cette action perturbe la chaîne de commandement et sape l'autorité de votre patron. (Elle n'est considérée comme acceptable que dans une situation de "gangplank" où tout le monde a été informé et s'est conformé à la règle). Cependant, que se passe-t-il lorsque votre chef ne répond pas et que vos actions nécessitent son intervention immédiate ? Le fait de ne pas pouvoir demander l'avis de la personne suivante peut faire perdre à votre entreprise d'importantes affaires ou conduire à une prise de décision négligente.

Dans d'autres situations, vous pouvez savoir qu'une question devra finalement être posée au PDG ou au président du conseil d'administration, parce qu'elle dépasse les compétences de votre chef de service. Même si votre superviseur répond rapidement, il se peut qu'il doive demander à son responsable, qui devra demander au sien, et ainsi de suite. Si la question pouvait être adressée directement à la personne la plus proche de la prise de décision, les choses pourraient avancer plus rapidement dans certaines entreprises.

Ainsi, la chaîne de commandement peut étouffer la responsabilisation et l'autonomie des employés, en empêchant les employés de niveau inférieur de parler ou d'établir des relations avec les employés de niveau supérieur. Du fait que chacun reste au rang qui lui est assigné dans la chaîne, les employés de niveau inférieur peuvent manquer des opportunités de développement professionnel ou d'avancement dans les entreprises où la chaîne de commandement est rigide.

Bien que la chaîne de commandement ait ses inconvénients, elle est bénéfique pour garantir l'obligation de rendre compte et la responsabilité sur le lieu de travail. Étant donné que chaque personne est informée de ses supérieurs et de ses inférieurs directs, chaque membre de la chaîne a tout intérêt à s'occuper de ses subordonnés afin de se protéger. En d'autres termes, les supérieurs ont tendance à avoir les intérêts de leurs subordonnés à l'esprit, car ils ne veulent pas être blâmés lorsque leurs subordonnés commettent une erreur.

En dépit de sa nature rigide et parfois intransigeante, la chaîne de commandement a tendance à être une force positive pour le moral de l'entreprise. Lorsque la chaîne est ignorée ou perturbée, les employés ressentent le plus souvent un manque de respect et de clarté, car ils ne sont pas écoutés par leurs inférieurs ou ne sont pas soutenus par leurs supérieurs. La destruction de la chaîne de commandement finit par laisser place à l'incertitude et au chaos, personne ne sachant clairement ce qu'il faut faire ni s'il est sur la bonne voie.

Les chaînes de commandement font l'objet d'un examen minutieux lorsqu'elles ne laissent que peu de place au mouvement. Étant donné que les personnes qui travaillent dans des environnements similaires ont souvent des points de vue similaires et sont donc susceptibles d'avoir des préjugés et des heuristiques similaires, les lieux de travail peuvent succomber au conformisme s'ils adhèrent trop étroitement à la chaîne de commandement. Une certaine flexibilité sur le lieu de travail est encouragée, afin de cultiver des relations sociales positives et de favoriser la créativité et l'innovation.

Afin de réduire la menace du conformisme et de la pensée de groupe, le domaine moderne de la science du management étudie actuellement comment réduire la dépendance à la chaîne de commandement sans compromettre la structure d'une organisation. Dans des circonstances extrêmes, comme l'Allemagne nazie ou l'expérience de la prison de Stanford, une allégeance sans faille à la chaîne de commandement peut amener des personnes autrefois régulières à commettre des actes impensables au nom de l'adhésion aux demandes de leurs chefs.

Santé et conditions de travail

En 2002, Lori Jervis, de l'université d'Oklahoma, a mené une étude sur les relations de pouvoir au sein du personnel infirmier d'une maison de retraite. Bien que vous puissiez imaginer que le personnel de cet environnement est doux, attentionné et gentil, Lori Jervis a découvert que la chaîne de commandement entre le personnel infirmier et les aides-soignants était source de tensions et de conflits. Parce qu'elles se considèrent comme des figures d'autorité, travaillant au-dessus des aides-soignantes, les infirmières refusent souvent d'accomplir des tâches simples qu'elles considèrent comme "inférieures", comme aller chercher un verre d'eau pour un patient âgé. Les infirmières confient souvent ces tâches à leurs aides-soignantes, qui se sentent ainsi dévalorisées. Alors que les infirmières étaient habituées à se considérer comme des subordonnées par rapport aux médecins dans les hôpitaux ou les cliniques, la supériorité qu'elles acquéraient dans les maisons de retraite les amenait, dans certains cas, à maltraiter leurs aides-soignantes. Les aides-soignantes ont souvent exprimé leur ressentiment face à l'attitude des infirmières situées au sommet de la chaîne de commandement, ce qui montre comment la dynamique du pouvoir peut créer de mauvaises relations et conditions de travail dans divers environnements professionnels.

Politique et questions mondiales

Le président est au sommet de la chaîne de commandement aux États-Unis. Il est donc logique qu'une personne placée sous la direction du président évite d'être en désaccord avec lui, afin de garantir sa propre sécurité d'emploi et une carrière prometteuse. Malheureusement, cet évitement fondé sur la peur, influencé par la chaîne de commandement, peut avoir des répercussions majeures lorsque la Maison-Blanche ne parvient pas à résoudre les grands problèmes mondiaux. En 2019, NBC News a rapporté que les dirigeants américains ne considéraient pas le changement climatique comme un problème majeur parce que les préoccupations n'étaient pas communiquées en aval de la chaîne de commandement. Bien que les maires ou les sénateurs américains aient pu savoir individuellement que le changement climatique était un sujet de préoccupation, ils ne l'ont peut-être pas considéré comme une priorité absolue, car il ne s'agissait pas d'un ordre émanant de leurs supérieurs. Ainsi, la chaîne de commandement peut entraver l'autonomie et la responsabilisation sur le lieu de travail, ce qui conduit à négliger les problèmes mondiaux urgents par le biais des canaux de communication gouvernementaux.

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