Pourquoi nous favorisons parfois un leadership politique agressif
Il y a quelques semaines, le Canada a perdu sa candidature à un siège au Conseil de sécurité des Nations unies. Pour certains, il s'agit d'un non-événement. Mais pour d'autres, cela rappelle un moment, il y a cinq ans, où le nouveau gouvernement avait promis au Canada une politique étrangère nouvelle, progressiste et multilatérale. Après une perte similaire du Conseil de sécurité de l'ONU par le gouvernement conservateur en 2010, Justin Trudeau avait déclaré sans ambages : "Le Canada est de retour" : "Le Canada est de retour". Le Canada était censé retrouver sa voix sur la scène internationale grâce à une nouvelle approche diplomatique. Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur l'efficacité de cette politique pour le Canada.1
La persuasion des dirigeants est une compétence essentielle pour gagner en popularité et mettre en œuvre des politiques. Il existe un corpus de recherches politiques qui se concentre sur la manière, le moment et les raisons de la réussite des dirigeants politiques. Une grande partie de la recherche explore la politique "faucon", c'est-à-dire lorsque les dirigeants adoptent une approche agressive des relations internationales. Les dirigeants faucons sont généralement perçus comme étant plus forts et plus intransigeants que leurs homologues dociles.2 Parmi les exemples, citons Winston Churchill, Richard Nixon et Margaret Thatcher, qui a un jour rappelé à George Bush de ne pas "vaciller" en réponse à l'invasion du Koweït par Sadam Hussein en 1990.
Ces dirigeants s'opposent aux dirigeants "dovish", qui préconisent généralement des mesures plus pacifiques ou diplomatiques, comme Jimmy Carter, qui a mis l'accent sur les droits de l'homme dans sa politique de sécurité nationale en 1977.1 Ces catégories ne définissent pas nécessairement l'appartenance partisane, puisqu'il existe des démocrates "hawkish" et des républicains "dovish". Ces termes permettent toutefois de décrire les approches typiques utilisées par les dirigeants, notamment en matière de politique étrangère.
La tentative (ratée) de M. Trudeau d'obtenir un siège au Conseil de sécurité de l'ONU met en évidence une perception erronée du succès de la politique faucon. Une partie importante de la campagne de Trudeau a été sa promesse d'apporter au Canada une nouvelle politique étrangère qui contrastait avec la stratégie de faucon utilisée par les gouvernements précédents.1 Selon les rapports, "Trudeau a souligné à plusieurs reprises l'échec de 2010 pour obtenir un siège comme un signe que l'approche conservatrice de la politique étrangère plus faucon n'était pas aussi efficace que sa propre orientation vers une diplomatie multilatérale et plus discrète".1
Lorsque le Canada a perdu, les critiques n'ont pas tardé à blâmer la stratégie "dilettante" du gouvernement et l'absence de politique étrangère cohérente. Sa position "tranquille et multilatérale" a été perçue comme une approche passive.1,3 Il est plausible de penser qu'un comportement amical pourrait être plus efficace en politique étrangère, mais les recherches démontrent que le contraire est vrai dans de nombreux cas.
References
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- Pourquoi le Canada n'a pas réussi à obtenir un siège au Conseil de sécurité. (2020, 27 juin). The Economist. https://www.economist.com/the-americas/2020/06/27/why-canada-failed-to-win-a-seat-on-the-security-council
- Éditorial du Globe : La candidature de Justin Trudeau au Conseil de sécurité de l'ONU était l'ultime spectacle pour rien. (2020, 18 juin). https://www.theglobeandmail.com/opinion/editorials/article-justin-trudeaus-un-security-council-bid-was-the-ultimate-show-about/
- Gurney, M. (2020, 17 juin). Matt Gurney : Le Canada est de retour, et les Nations Unies ne l'ont pas remarqué. National Post. https://nationalpost.com/opinion/matt-gurney-canadas-back-and-the-united-nations-rightly-didnt-notice
- Cohen, M. (2011, 2 décembre). Quand les démocrates sont devenus des colombes. Foreign Policy. https://foreignpolicy.com/2011/12/02/when-democrats-became-doves/
About the Author
Kaylee Somerville
Kaylee est assistante de recherche et d'enseignement à l'Université de Calgary dans les domaines de la finance, de l'entrepreneuriat et du harcèlement au travail. Forte d'une expérience internationale dans les domaines de l'événementiel, du marketing et du conseil, Kaylee espère utiliser la recherche comportementale pour aider les individus au travail. Elle s'intéresse particulièrement aux questions de genre, de leadership et de productivité. Kaylee a obtenu une licence en commerce à la Haskayne School of Business de l'université de Calgary.