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Pourquoi le message du COVID-19 doit-il se concentrer sur les succès politiques, et non sur la peur ?

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Jan 27, 2021

Cet article a été publié à l'origine sur le site web Global News, où TDL tient une rubrique mensuelle analysant les événements actuels sous l'angle des sciences du comportement. Vous pouvez trouver l'article original ici, ou écouter l'interview du Dr. Struck sur Global News Radio ici.

Tout au long de la pandémie, la plupart des messages ont été axés sur la peur. Pendant près d'un an, des hommes politiques et des hauts fonctionnaires du monde entier se sont tenus à côté de projections effrayantes et nous ont dit à quel point les choses allaient empirer si nous n'agissions pas.

"Nous sommes en crise. C'est ainsi que je peux la décrire. C'est effrayant et nous devons travailler ensemble", a déclaré le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, au début du mois de janvier, après avoir pris connaissance des dernières modélisations pour l'Ontario.

Un haut responsable de la santé publique a poursuivi : "Nous ne voulons pas que les gens meurent, nous ne voulons pas que les unités de soins intensifs soient débordées, nous ne voulons pas que les morgues soient envahies.

Ces mots sont récents et clairs, mais ni l'Ontario ni le Canada ne sont les seuls à avoir utilisé des messages de peur au cours de la crise du COVID.

Au début de la pandémie (et parfois depuis), c'était probablement nécessaire. Les gens devaient se rendre compte que nous étions bien en dehors du domaine du "normal" et qu'on leur demandait quelque chose de tout à fait extraordinaire.

La peur nous rend vigilants ; elle nous incite à nous asseoir et à prêter attention. La recherche soutient fortement ce point de vue. La peur est une bonne stratégie à court terme.

Mais la peur n'est pas durable.

Ces mots sont récents et clairs, mais ni l'Ontario ni le Canada ne sont les seuls à avoir utilisé des messages de peur au cours de la crise du COVID.

Au début de la pandémie (et parfois depuis), c'était probablement nécessaire. Les gens devaient se rendre compte que nous étions bien en dehors du domaine du "normal" et qu'on leur demandait quelque chose de tout à fait extraordinaire.

La peur nous rend vigilants ; elle nous incite à nous asseoir et à prêter attention. La recherche soutient fortement ce point de vue. La peur est une bonne stratégie à court terme.

Mais la peur n'est pas durable.

Ce qui nous terrifie la première fois est beaucoup moins effrayant la deuxième fois. Pour obtenir la même réaction - le même niveau de vigilance de la part des citoyens - il faut des choses de plus en plus effrayantes. C'est aussi ce que montrent les recherches. (Malheureusement, COVID s'est montré à la hauteur de la tâche en se montrant, encore et encore, plus effrayant que nous ne l'avions pensé. Et ce n'est pas fini).

Les messages mettent souvent l'accent sur les choses terribles qui se produiront si nous ne restons pas vigilants. Les gouvernements se sont souvent montrés réticents à célébrer les succès, craignant que les citoyens ne se relâchent et que le virus ne se propage comme une traînée de poudre.

Mais les mêmes recherches qui montrent l'efficacité de la peur à court terme montrent à quel point il est important que les responsables publics fassent comprendre que nos actions peuvent faire la différence. Sans cette validation, nous n'avons pas l'impression que nos efforts servent à quelque chose, ce qui, avec le temps, nous fait passer de la peur au désespoir. À ce stade, nous avons l'impression que nos efforts sont inutiles. Si nos actions n'ont pas d'impact, il n'y a vraiment aucune raison de continuer à se battre si fort tout le temps.

Comment éviter le désespoir ? En racontant l'histoire de nos réussites communes. Si l'on examine le nombre de dossiers traités récemment, on constate que, pendant la période des vacances, les bons choix politiques des gouvernements et les bonnes décisions quotidiennes des citoyens se sont fortement harmonisés. En conséquence, nous avons vu le nombre de cas quotidiens diminuer considérablement. Au début du mois, le Québec enregistrait régulièrement plus de 2 500 nouveaux cas par jour ; aujourd'hui, ce chiffre se rapproche des 1 500. L'Ontario, qui enregistrait plus de 3 500 cas, en enregistre aujourd'hui près de 2 500. D'autres provinces connaissent des situations similaires (bien que la Saskatchewan et le Nouveau-Brunswick soient toujours en proie à des difficultés). Ils ont besoin de notre soutien en ce moment, partout dans le pays ; nous devons nous serrer les coudes).

Nous avons travaillé dur et nous voyons aujourd'hui les fruits de notre travail. Nous pouvons avoir un impact sur cette pandémie. Nous avons notre mot à dire sur notre propre destin.

En période de mauvaises nouvelles, on n'hésite pas à nous dire à quel point la situation est désastreuse. Aujourd'hui, il y a de bonnes nouvelles, mais les réactions sont un peu tièdes.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a déclaré : "Les choses vont dans la bonne direction depuis dix jours, mais nous devons réduire le nombre d'hospitalisations."

Il ne reconnaît guère que les choses s'améliorent grâce à ce que nous avons tous fait (y compris les actions de son propre gouvernement, ajouterais-je) et, immédiatement après avoir reconnu les progrès, il se concentre à nouveau sur ce qui ne va pas.

Tout au long de cette pandémie, de nombreux efforts ont été déployés pour aider les gens à "voir au-delà des chiffres", à ressentir les histoires de difficultés et de tragédies que ces statistiques recouvrent. La recherche sur la motivation nous montre qu'il y a d'autres histoires à raconter pour surmonter cette crise. Ces chiffres en baisse ne sont pas seulement des statistiques. Ce sont aussi des histoires, des histoires de bonnes décisions et de suivi, tant de la part des gouvernements que des citoyens. Ces histoires nous concernent tous.

About the Author

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Dr. Brooke Struck

Brooke Struck est directeur de recherche au Decision Lab. Il est une voix internationalement reconnue dans le domaine des sciences comportementales appliquées, représentant le travail de TDL dans des médias tels que Forbes, Vox, Huffington Post et Bloomberg, ainsi que dans des sites canadiens tels que le Globe & Mail, CBC et Global Media. M. Struck anime le podcast de TDL "The Decision Corner" et s'adresse régulièrement à des professionnels en exercice dans des secteurs allant de la finance à la santé et au bien-être, en passant par la technologie et l'intelligence artificielle.

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