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Les étapes du changement : Comment motiver, faciliter et renforcer les comportements souhaités

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Mar 17, 2020

Il y a quelques années, j'ai décidé de faire du vélo mon principal mode de transport. Je connaissais les nombreux avantages du vélo pour aller travailler : J'économiserais de l'argent, je réduirais mon empreinte carbone, je ferais plus d'exercice et j'augmenterais ma productivité en associant l'exercice à mes déplacements quotidiens. Pourtant, j'ai eu du mal à faire le changement. Pourquoi était-ce si difficile ? Il est difficile de changer nos habitudes ; il faut faire des efforts conscients pour briser ces schémas comportementaux acquis. Sans parler des défis fondamentaux associés à l'apprentissage d'un nouveau comportement.

Cela m'a pris quelques années, mais je suis maintenant devenu un cycliste régulier. Avec le recul, je reconnais deux facteurs qui ont contribué à renforcer ma motivation et à me rendre plus confiant dans ma capacité à changer. Tout d'abord, j'ai fait réparer mon levier de vitesse pour pouvoir affronter les pentes abruptes sur le chemin du travail. Cela a éliminé un obstacle physique et a instantanément rendu mon objectif plus réalisable. Ensuite, j'ai appris l'existence d'une carte cycliste préparée par les autorités locales, qui met en évidence les meilleurs itinéraires cyclables. Lorsque nous nous déplaçons en voiture, nous utilisons souvent les itinéraires les plus directs, mais ce ne sont souvent pas les plus sûrs - ni nécessairement les plus rapides - pour les cyclistes. J'ai trouvé un itinéraire avec peu de circulation automobile, des pistes cyclables et des feux de signalisation contrôlés par les piétons et les cyclistes, ce qui m'a permis d'atteindre ma destination en toute sécurité et aussi rapidement que lors de mon précédent trajet en bus.

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Le changement est un processus

Les recherches en psychologie de la santé et de l'environnement suggèrent que le changement de comportement se produit en plusieurs étapes. Une carte des vélos aurait-elle facilité un changement de comportement à long terme si je ne me sentais pas déjà motivé ? Et si je n'avais pas encore réparé mon vélo ? Probablement pas, car je n'aurais pas été au bon stade. Les modèles basés sur les étapes fournissent des outils pour aider à guider les transitions comportementales.

Essentiellement, les modèles basés sur les étapes suggèrent que le changement de comportement quotidien se produit en trois phases de transition successives. Appelons ces phases : motiver, faciliter et renforcer. Le choix de la stratégie optimale de changement de comportement varie en fonction de la phase de transition visée. Par exemple, pour passer de l'absence de raison de changer à l'intention de changer, nous devons nous sentir motivés. Pour passer de l'intention de changer à la réalisation effective d'un changement, nous devons nous sentir capables. Enfin, les comportements souhaités doivent être renforcés pour éviter de retomber dans des schémas de comportement moins favorables.

Perspectives comportementales appliquées

Une revue récente (Keller et al., 2019) donne un aperçu des moyens de stimuler le mouvement à travers ces étapes comportementales. Des études expérimentales ont utilisé avec succès une conversation téléphonique (Bamberg, 2013) ou une application mobile (Sunio et al., 2018) pour aider les participants à réduire l'utilisation de la voiture, ainsi que des vidéos et des informations textuelles pour les aider à limiter la consommation de bœuf aux recommandations hebdomadaires (Klöckner & Ofstad, 2017). Les chercheurs ont suivi les participants sur une période de 4 à 8 semaines et ont constaté qu'au fur et à mesure que les participants progressaient dans les étapes, ils adoptaient les comportements souhaités plus fréquemment.Voici les stratégies qu'ils ont utilisées :

Motivez le comportement souhaité en évoquant ses avantages pour la santé, l'environnement et la société. Par exemple, la réduction de l'utilisation de la voiture contribue à la protection du climat, et la limitation de la consommation de bœuf aux recommandations hebdomadaires contribue à la protection contre les maladies cardiovasculaires et certains types de cancer. En outre, le fait de souligner que nos pairs prennent également des mesures pour adopter le comportement souhaité peut contribuer à accroître la motivation et la capacité perçue.

Faciliter le comportement souhaité en aidant les participants à élaborer des plans concrets de mise en œuvre. Nous sommes tous confrontés à des obstacles différents en fonction de notre situation de vie et de nos préférences personnelles. Apprendre à connaître ces obstacles nous permet de proposer des alternatives adaptées aux différents modes de vie. Par exemple, il est possible de limiter la consommation de bœuf aux recommandations hebdomadaires en mangeant de plus petites portions de bœuf, en remplaçant parfois le bœuf par des viandes plus maigres ou en essayant les repas végétariens. En ce qui concerne le comportement en matière de transport, l'utilisation de la technologie peut s'avérer particulièrement utile pour planifier les trajets quotidiens.

Renforcer le comportement souhaité en trouvant des moyens de surmonter les difficultés. La planification de la mise en œuvre - dans laquelle le changeur anticipe les obstacles situationnels (par exemple, pourrai-je trouver des plats végétariens pendant les vacances ?) et trouve des moyens de les gérer de manière proactive - peut aider à développer de nouvelles habitudes souhaitées (Gollwitzer & Sheeran, 2006). Par exemple, un problème potentiel pour les ménages avec de jeunes enfants est que, lorsqu'on essaie de changer de régime alimentaire, les enfants risquent de ne pas aimer les nouvelles recettes. L'échange de recettes avec d'autres parents et la participation à des blogs où les commentaires et les suggestions sont partagés sont des moyens de relever ce défi à l'avance (Klöckner & Ofstad, 2017). Fournir un retour d'information peut également contribuer à maintenir le niveau de motivation.

Tenir compte des obstacles contextuels

Le manque d'infrastructures, l'accès à des alternatives ou une mauvaise conception peuvent entraver notre capacité à modifier notre comportement. L'incitation ou l'architecture des choix est une approche qui permet de se débarrasser des obstacles contextuels. Par exemple, les pistes cyclables peuvent rendre les déplacements à vélo plus sûrs et réduire la durée des trajets. Pour en revenir à mon propre exemple, la ville où j'habite est l'une des meilleures villes canadiennes pour le vélo, ce qui a joué un rôle clé dans mon changement de comportement. Combiné à un accès facile aux parkings à vélos, l'aménagement urbain contribue à rendre le vélo plus pratique. Les mesures d'incitation et les rabais pourraient également être utilisés pour lever d'autres obstacles contextuels et encourager le changement. À partir de là, il ne reste plus qu'à se fixer un cap en matière de changement de comportement et à rouler.

References

Bamberg, S. (2013). Applying the stage model of self-regulated behavioral change in a car use reduction intervention. Journal of Environmental Psychology, 33, 68-75. https://doi.org/10.1016/j.jenvp.2012.10.001

Gollwitzer, P. M. et Sheeran, P. (2006). Implementation intentions and goal achievement : A meta-analysis of effects and processes. Dans Advances in Experimental Social Psychology (Vol. 38, pp. 69-119). Academic Press. https://doi.org/10.1016/S0065-2601(06)38002-1

Keller, A., Eisen, C. et Hanss, D. (2019). Leçons tirées des applications du modèle d'étape du changement comportemental autorégulé : A review. Frontiers in Psychology, 10. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2019.01091

Klöckner, C. A. et Ofstad, S. P. (2017). Des informations personnalisées aident les gens à progresser vers la réduction de leur consommation de bœuf. Journal of Environmental Psychology, 50, 24-36. https://doi.org/10.1016/j.jenvp.2017.01.006

Sunio, V., Schmöcker, J.-D., & Kim, J. (2018). Comprendre les étapes et les voies du changement de comportement de voyage induit par une intervention basée sur la technologie parmi les étudiants universitaires. Transportation Research Part F : Traffic Psychology and Behavior, 59, 98-114.

About the Author

Karine Lacroix

Karine Lacroix

University of Victoria

Karine a obtenu un doctorat dans le laboratoire de psychologie environnementale de l'Université de Victoria. Elle a reçu un Graduate Student Research Award de la Society for Environmental, Population, and Conservation Psychology (Div. 34) de l'American Psychological Association pour son travail sur le développement d'un outil de mesure des barrières psychologiques aux comportements pro-environnementaux. Ses recherches portent sur l'application de la science comportementale pour adapter les interventions aux barrières et aux motivations propres à chaque groupe. Son principal intérêt est de combiner son expérience au sein du gouvernement et dans le monde universitaire pour trouver des solutions efficaces aux défis comportementaux.

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